Le conflit de l’été à Gaza entre l’armée Israélienne, d’une part, et les forces du Hamas et du Jihad Islamique, d’autre part, a causé 2502 morts côté palestinien et 71 côté israélien (dont 66 soldats). Parmi les victimes palestiniennes, on compte 1583 civils dont 521 enfants et 283 femmes (chiffres de l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU).

Depuis le cessez-le-feu, ce même organisme a dénombré jusqu’à 100 000 personnes déplacées au sein de la bande de Gaza, dont 28 000 qui se sont réfugiées dans des écoles de l’UNRWA réaffectées comme abris. Les autres ont trouvé asile, chez des proches ou, sont retournés vivre dans les décombres de leurs maisons dans l’espoir d’une aide financière pour la reconstruction. C’est au coeur des familles qu’il est plus aisé de percevoir la reconstruction aussi bien psychologique que matérielle. Les familles gazaouies, comme dans beaucoup de pays arabes, regroupent plusieurs générations sous un même toit. Nombreuses d’entres elles ont été touchées de loin ou de près par le conflit israélo palestinien : statut de réfugiés, décès de parents, blessures, emprisonnement, chômage forcé, destructions des propriétés, dépossession des terres…

Mon travail tente de répondre à ma question : « comment les gazaouis arrivent à se reconstruire aussi bien psychologiquement que matériellement suite à une telle guerre ? » en retraçant les conditions de vie et l’état mental de quelques familles gazaouies ayant perdu tout ou partie de leurs maisons lors des bombardements israéliens. Réalisé entre octobre 2014 et février 2016, cette série fait l’objet d’un livre « Gaza, the aftermath » publié chez CDP Editions.

Gaza Shejaya: Yamen Al Batneeny célèbre son premier anniversaire avec sa tante et sa cousine. Il est né pendant la guerre 2014 tandis que sa maison était déjà complètement détruite par un raid aérien israélien. Pour son anniversaire, ses grands-parents ont obtenu la nouvelle que la reconstruction de sa maison commencera normalement la semaine d’après. Août 2015.
Gaza, Shejaiya: Abdallah est prit en photo par sa tante Khawla dans les champs de sa famille. Derrière lui, de la fumée provoquée par la combustion de pneus de voitures. Février 2016.