Déclaré parc national en 2009, le parc de Band-e Amir doit sa préservation à l’engagement des populations locales et des rangers.

Parc de Band-e Amir, Bamyan, Afghanistan.

Dans les années 60, le parc national de Band-e Amir était un passage inévitable pour tous les touristes étrangers. Aujourd’hui ils ont quasi disparus et les Talibans, Daesh et seigneurs de guerre  sont plus que jamais aux portes de Kaboul. Quelques mois après le dynamitage des Bouddhas de Bamyan en 2001 et la guerre des Etats-Unis contre ceux-ci, le parc de Band-e Amir, à 75km de Bamyan, est redevenu un havre de paix. Quatre femmes sont devenues les gardiennes de ce jardin unique dans le pays.

Hamina, Amida, Soghra et Rogreya détonnent dans la représentation que l’on se fait de l’Afghanistan. Dans un pays où les femmes sont le plus souvent dissimulées derrière de longues et amples burqas bleues, et où seulement 16% d’entre elles ont le droit de travailler, ces quatre rangers, entrainées, patrouillent tous les matins et s’occupent de préserver la propreté du parc. Elles vérifient également qu’aucun pêcheurs ne rodent autour des lacs ou que des chasseurs s’en prennent aux oiseaux. En été, ces femmes rangers se transforment en gardes du corps et guides pour les femmes touristes qui souhaitent se baigner dans les lacs et les sources d’eau minérales.

Depuis la recrudescence des violences dans le pays, les touristes étrangers se font rares. Néanmoins, de nombreux afghans continuent à se rendre à Band-e Amir pour pique-niquer en famille ou entre amis. Tout autour d’eux, le paysage est incroyable. Six lacs bleu émeraude cernés par des murs de roches calcaires de couleur beige ou tirant vers le marron. Ces six lacs sont situés au pied des sommets de la célèbre montagne Hindu Kush, deuxième plus haute chaîne de montagnes du monde.

Hamina travaille en tant que rangers depuis 4 ans et est l’ainée de ses collègues. Lorsqu’elle n’est pas au parc pour travailler, elle rentre chez elle, à 3 heures de marche de Band-e Amir pour s’occuper de 11 enfants qui n’ont pas plus de 15 ans. Hamina, de l’ethnie Hazaras, représente à elle toute seule l’exemple contraire que l’on se fait de la femme afghane.

« Quand je quitte la maison le matin pour me rendre au travail, ma famille est contente de savoir que je pars servir mon pays en étant ranger. Ils ne s’en sont jamais plaint même si je suis moins présente »

Hamina
Bamyan, Afghanistan: Hamina met sa veste de ranger pour se rendre au travail, Yekalong, Afghanistan, novembre 2017.