Selon les sources du SEDEE, 1455 millions d’obus ont été tirés rien que sur la ligne de front occidentale de la Grande Guerre. 30 à 40% d’entre eux n’ont pas explosé. Et 4,5%au moins sont toxiques.

En septembre 1917, la 5e division australienne reprit le bois. Pendant l’offensive allemande du printemps 1918, le bois fut une nouvelle fois abandonné par les Alliés, mais le 28 septembre 1918, il fut définitivement conquis pas la 9e division écossaise. Depuis 1972, le bois est ouvert au public.

En plein centenaire de la Grande Guerre, la Flandre occidentale révèle encore aujourd’hui des nombreux secrets de guerre. Une jeune entreprise dynamique nommée Bom-Be se spécialise dans la détection de munitions non explosées dans le sol. Une équipe d’experts disposant d’une grande expérience dans le domaine de la recherche géophysique s’affaire sur différentes zones de la ligne du Front allant de la Belgique jusqu’au Nord de la France. Leurs systèmes de détection de haute technologie et leur maitrise en matière d’interprétation des données font leur réputation sur le terrain du géologue, de l’archéologue ou constructeur du XXIe siècle.

Selon les sources du SEDEE, 1455 millions d’obus ont été tirés rien que sur la ligne de front occidentale de la Grande Guerre. 30 à 40% d’entre euxn’ont pas explosé. Et 4,5% au moins sont toxiques.

Octobre 2015 – Le terrain « Ijzer Noord » situé à Dixmude, haut lieu de nombreux combats de la Grande Guerre, a été désigné comme zone urbaine mixte prête à accueillir des bureaux pour des entreprises et autres équipements communaux. Le développement de ce terrain d’activités économiques doit obligatoirement passer par une recherche archéologique sous l’expertise d’une équipe d’archéologues et des membres de l’équipe de Bom-Be. 24 obus de différentes nationalités et 28 détonateurs y ont été découverts.

Dans la région du Westhoek, c’est une moyenne de 150 tonnes de munitions qui sont récoltées chaque année. C’est pour faire face à cet héritage de guerre encombrant que l’équipe de Bomb-Be est devenue experte dans la détection de munitions et dans les domaines de la recherche géophysique.

L’équipe est sans cesse dans l’humain. Ils arrivent à savoir de quoi ils sont morts, à les identifier et à remonter le fil

Sur ce terrain, les restes de trois soldats belges datant de la Première Guerre mondiale ont été également découverts par les équipes d’archéologues et de l’assistance en détection. Une première depuis 1952. Il s’agit de trois soldats du 12e régiment d’infanterie de ligne de Spa, un bataillon qui existe toujours aujourd’hui. Ces soldats ont participé au combat à Dixmude, pendant la bataille de l’Yser à la fin d’octobre 1914. L’identification a pu être faite grâce à leurs boutons d’uniformes, marqués du sigle de leur régiment. Une identification qui n’est pas terminée car si on sait d’où ils viennent, on ignore encore qui ils sont. Une analyse ADN devrait donc affiner le diagnostic et permettre, peut-être, d’identifier des descendants directs ou indirects. Actuellement, 31 soldats du 12e de ligne, qui ont participé à ce combat, sont portés disparus et n’ont pas de sépulture. La découverte de Dixmude pourrait permettre l’identification de trois d’entre eux.

On fait maintenant des recherches forensiques pour déterminer l’âge et peut-être ce qu’on peut trouver concernant les circonstances de la mort.

Août 2016 – Sur une plaine arborant la Tour de l’Yser et sous un soleil de plomb , Bom-Be soutient les recherches archéologiques sur deux batteries « Livens Projector » qui ont vu le jour lors d’une ouverture d’un chantier.

Août 2016 – Sur une plaine arborant la Tour de l’Yser et sous un soleil de plomb , Bom-Be soutient les recherches archéologiques sur deux batteries « Livens Projector » qui ont vu le jour lors d’une ouverture d’un chantier.

Ces tubes de mortier étaient très réputés comme armes britanniques utilisées dans la guerre des tranchées. Les tubes disposés en rangées, chacun positionné sur un disque rond pour éviter que le tube ne s’enfonce dans la boue (appelé à cause de sa forme « sombrero ») en raison du rebond. Une grenade de mortier de 14 kg était placée dans le tube. Celui-ci contenait généralement le gaz phosphaté toxique. Avant le lancement de l’attaque, les hommes de la tranchée devait quitter leur poste car le tir était une activité risquée. L’allumage était électrique, et la grenade – qui ressemblait davantage à une bouteille de gaz – était lancée en arc de cercle vers les tranchées ennemies située à environ un kilomètre et demi. La découverte de ces tubes montre aujourd’hui que les choses pouvaient mal tourner. Au moins un des tubes de mortier a explosé et s’est déchiré ressemblant plus à une œuvre d’art en fer forgé qu’à une arme. Cette trouvaille unique de guerre est inventoriée avec beaucoup de précision. Bom-Be veille à ce que cela se fasse en toute sécurité. Une sonde est utilisée pour vérifier qu’il n’y a plus de grenades empoisonnées dans le tube.

En raison de l’héritage de guerre dans le sol, la législation flamande impose que lors des gros chantiers de construction, une étude archéologique soit réalisée pour permettre notamment la localisation de munitions de guerre. Certaines communes, comme celle d’Ypres, imposent aussi cette surveillance archéologique pour les chantiers de petite taille.

Toute guerre est violente mais la Grande Guerre a surpassé la brutalité des précédentes avec le développement d’un arsenal inédit. A ypres, l’armée allemande utilise pour la première fois un gaz toxique à base de chlore. D’autres armes chimiques viendront: phosgène, arsines, chloropicrine…

A Nieuport, dans la province de Flandre-Occidentale à quelques centaines de mètres du monument du Roi Albert 1er, une autre équipe de Bomb-Be s’affaire sur un autre chantier. C’est souvent une poignée d’hommes qui y travaillent car le nombre de chantiers augmente chaque année.

Le champ de bataille devient alors une sorte de laboratoire à ciel ouvert où les scientifiques testent, grandeur nature, leurs inventions mortelles.

L’équipe met à jour un obus anglais de 8 pouces. Avant d’être saisi, il doit être observé attentivement. Les démineurs de la SEDEE doivent déterminer si la munition est conventionnelle ou toxique mais surtout évaluer son état, afin de décider s’ils peuvent l’emporter avec eux.