Selon les sources du SEDEE, 1455 millions d’obus ont été tirés rien que sur la ligne de front occidentale de la Grande Guerre. 30 à 40% d’entre eux n’ont pas explosé. Et 4,5%au moins sont toxiques.
En plein centenaire de la Grande Guerre, la Flandre occidentale révèle encore aujourd’hui des nombreux secrets de guerre. Une jeune entreprise dynamique nommée Bom-Be se spécialise dans la détection de munitions non explosées dans le sol. Une équipe d’experts disposant d’une grande expérience dans le domaine de la recherche géophysique s’affaire sur différentes zones de la ligne du Front allant de la Belgique jusqu’au Nord de la France. Leurs systèmes de détection de haute technologie et leur maitrise en matière d’interprétation des données font leur réputation sur le terrain du géologue, de l’archéologue ou constructeur du XXIe siècle.
Un ouvrier de Bomb-Be Met à jour une tête de mortier. Le travail d’évacuations des munitions encore présentes sur les champs de bataille n’a pas cessé depuis 1918. Chaque année, les services de déminage belges enlèvent 200 à 250 tonnes de munitions provenant des deux guerres mondiales. 24 obus de différentes nationalités et 28 détonateurs y ont été découverts. Sur ce terrain, les restes de trois soldats belges datant de la Première Guerre mondiale ont été également découverts par les équipes d’archéologues et de l’assistance en détection. Une première depuis 1952.
Octobre 2015 – Le terrain « Ijzer Noord » situé à Dixmude, haut lieu de nombreux combats de la Grande Guerre, a été désigné comme zone urbaine mixte prête à accueillir des bureaux pour des entreprises et autres équipements communaux. Le développement de ce terrain d’activités économiques doit obligatoirement passer par une recherche archéologique sous l’expertise d’une équipe d’archéologues et des membres de l’équipe de Bom-Be. 24 obus de différentes nationalités et 28 détonateurs y ont été découverts.
L’équipe est sans cesse dans l’humain. Ils arrivent à savoir de quoi ils sont morts, à les identifier et à remonter le fil
Sur ce terrain, les restes de trois soldats belges datant de la Première Guerre mondiale ont été également découverts par les équipes d’archéologues et de l’assistance en détection. Une première depuis 1952. Il s’agit de trois soldats du 12e régiment d’infanterie de ligne de Spa, un bataillon qui existe toujours aujourd’hui. Ces soldats ont participé au combat à Dixmude, pendant la bataille de l’Yser à la fin d’octobre 1914. L’identification a pu être faite grâce à leurs boutons d’uniformes, marqués du sigle de leur régiment. Une identification qui n’est pas terminée car si on sait d’où ils viennent, on ignore encore qui ils sont. Une analyse ADN devrait donc affiner le diagnostic et permettre, peut-être, d’identifier des descendants directs ou indirects. Actuellement, 31 soldats du 12e de ligne, qui ont participé à ce combat, sont portés disparus et n’ont pas de sépulture. La découverte de Dixmude pourrait permettre l’identification de trois d’entre eux.
Il s’agit de trois soldats du 12e régiment d’infanterie de ligne de Spa, un bataillon qui existe toujours aujourd’hui. Ces soldats ont participé au combat à Dixmude, pendant la bataille de l’Yser à la fin d’octobre 1914.L’identification a pu être faite grâce à leurs boutons d’uniformes, marqués du sigle de leur régiment.
On fait maintenant des recherches forensiques pour déterminer l’âge et peut-être ce qu’on peut trouver concernant les circonstances de la mort.
Août 2016 – Sur une plaine arborant la Tour de l’Yser et sous un soleil de plomb , Bom-Be soutient les recherches archéologiques sur deux batteries « Livens Projector » qui ont vu le jour lors d’une ouverture d’un chantier.
Août 2016 – Sur une plaine arborant la Tour de l’Yser et sous un soleil de plomb , Bom-Be soutient les recherches archéologiques sur deux batteries « Livens Projector » qui ont vu le jour lors d’une ouverture d’un chantier. Détecteurs, démineurs, archéologues et machinistes travaillent sous un soleil de plomb pendant plusieurs semaines. Les obus qui affleurent le sol ne sont pas moins nombreux avec le temps. les plus gros se sont enfoncés à 5 ou 6 mètres de profondeur.
Ces tubes de mortier étaient très réputés comme armes britanniques utilisées dans la guerre des tranchées. Les tubes disposés en rangées, chacun positionné sur un disque rond pour éviter que le tube ne s’enfonce dans la boue (appelé à cause de sa forme « sombrero ») en raison du rebond. Une grenade de mortier de 14 kg était placée dans le tube. Celui-ci contenait généralement le gaz phosphaté toxique. Avant le lancement de l’attaque, les hommes de la tranchée devait quitter leur poste car le tir était une activité risquée. L’allumage était électrique, et la grenade – qui ressemblait davantage à une bouteille de gaz – était lancée en arc de cercle vers les tranchées ennemies située à environ un kilomètre et demi. La découverte de ces tubes montre aujourd’hui que les choses pouvaient mal tourner. Au moins un des tubes de mortier a explosé et s’est déchiré ressemblant plus à une œuvre d’art en fer forgé qu’à une arme. Cette trouvaille unique de guerre est inventoriée avec beaucoup de précision. Bom-Be veille à ce que cela se fasse en toute sécurité. Une sonde est utilisée pour vérifier qu’il n’y a plus de grenades empoisonnées dans le tube.
Une grenade de mortier de 14 kg était placée dans le tube. Celui-ci contenait généralement le gaz phosphaté toxique. Avant le lancement de l’attaque, les hommes de la tranchée devait quitter leur poste car le tir était une activité risquée. L’allumage était électrique, et la grenade – qui ressemblait davantage à une bouteille de gaz – était lancée en arc de cercle vers les tranchées ennemies située à environ un kilomètre et demi. Les secrets de guerre enfouis dans le sol révèlent des histoires humaines comme cette plaque de marquage de tombe provisoire d’un soldat français. L’équipe est sans cesse dans l’humain. Ils arrivent à savoir de quoi ils sont morts, à les identifier et à remonter le fil.
Toute guerre est violente mais la Grande Guerre a surpassé la brutalité des précédentes avec le développement d’un arsenal inédit. A ypres, l’armée allemande utilise pour la première fois un gaz toxique à base de chlore. D’autres armes chimiques viendront: phosgène, arsines, chloropicrine…
Les démineurs se remémorent souvent quelques uns de leurs souvenirs. A 100 mètres du dépôt de munitions de Dadizele, découvert en 2004 et dont les 70 tonnes de munitions ont depuis lors été démantelées, on sait qu’il reste 100 tonnes de munitions, mais le propriétaire ne souhaite pas les enlever. Seul un juge pourrait l’exiger… La Bataille de l’Yser fera 18.500 victimes dans les rangs de l’armée belge, dont 3.000 morts. L’invasion allemande est arrêtée et la Belgique a forcé le respect international.
Le champ de bataille devient alors une sorte de laboratoire à ciel ouvert où les scientifiques testent, grandeur nature, leurs inventions mortelles.