Dans la Meuse, Spincourt a fait l’objet de fouilles importantes. Une équipe de chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) avait sur ce secteur des suspicions de vestiges protohistoriques.
Un diagnostic archéologique réalisé en février avait permis d’identifier la présence d’un ancien cimetière militaire contenant encore des tombes de soldats français et alliés tués au combat lors de la Grande Guerre. Aujourd’hui, environ 400 tombes ont été localisées et ont été fouillées.
Les archéologues ont mis au jour des fosses individuelles contenant un ou plusieurs corps, complet(s) ou partiel(s). Plusieurs fosses collectives, regroupant de quatre à soixante-cinq personnes, ont été retrouvées sur le site. Tous les corps ont été enterrés dans un contenant, un cercueil ou un ossuaire, de manière isolée ou groupée. Aux ossements, se mélangaient des effets personnels (médailles religieuses, appareil dentaire, etc.), des chaussures, des morceaux de tissus ou éléments métalliques des uniformes (boutons, cartouchières, etc.), des éléments de sépultures (couronnes funéraires, plaques,…).
Cette découverte pose le problème de la gestion des morts de masse et du rôle des fossoyeurs de l’époque. Suite à la loi de 1920 visant à restituer les corps des soldats aux familles, une déclaration officielle stipule que le cimetière de Spincourt et l’ensemble des corps ont été transférés au cimetière de Pierrepont en 1924 ou rendus aux familles. Force est de constater qu’une grande partie des soldats ont été oubliés ou seulement partiellement prélevés.
Dans la mythologie grecque, le Styx est un fleuve qui sépare le monde terrestre des Enfers. De tous temps, les cimetières ont toujours été l'équivalent de ce cours d'eau légendaire, permettant l'ultime métamorphose des dépouilles funéraires
Ils en crèvent d’envie. Et derrière les portes closes, leur corps d’homme et de femme en situation de handicap assouvissent ces désirs indicibles, dessinant par la même occasion les contours de l’accompagnement sexuel.
Avec 1,2 million de morts, blessés et disparus, la bataille de la Somme marque l'affrontement le plus sanglant de la Grande Guerre